On peut vous aider ?
Elles font partie de notre histoire, de notre héritage linguistique… Mais connaissez-vous l’histoire et la signification des expressions emblématiques du Val de Loire ? On vous donne de quoi briller lors de vos prochains apéros-visios !
On commence par une expression qui a dépassé les frontières ligériennes… Qui n’a jamais entendu une personne un peu découragée dire « Et bah, on n’est pas rendu à Loches » ?
Mais saviez-vous que cette expression était née au début des années 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale ?
Entre 1940 et 1943, la ligne de démarcation sépare la Touraine en deux. La ville de Tours est au nord de la ligne, dans la zone occupée, alors que la ville de Loches se trouve au sud de la ligne, dans la zone libre.
La route départementale 943, qui relie les deux villes, est un axe très emprunté, car il permet de gagner la zone libre. Les contrôles sont fréquents et occasionnent beaucoup d’arrêts, ce qui fait dire à certains : « On n’est pas rendu à Loches » !
C’est une expression que l’on emploie pour dire qu’avec du courage et de la conviction, on peut faire de grandes choses… Le cœur vaillant n’a donc rien à voir avec le cœur qui bat dans votre poitrine et vous permet de vivre !
Cette expression n’est autre que la devise de Jacques Cœur, illustre personnage du Berry ! Fils d’un marchand de Bourges, Jacques Cœur a connu une ascension fulgurante : devenu l’un des hommes les plus riches du XVe siècle, il a été le grand argentier du roi Charles VII. On retrouve notamment cette devise dans son palais berruyer !
Envie d’en savoir plus ? Découvrez 5 anecdotes sur Jacques Cœur !
On connait tous l’expression « Je vais te mettre la pâtée ». Mais saviez-vous que cette expression était née dans le Val de Loire et avait un lien avec Jeanne d’Arc ? On vous explique !
Cette expression date de la guerre de Cent Ans. En 1429, une importante bataille a lieu à Patay (Loiret) entre les Français et les Anglais. Menée par Jeanne d’Arc, l’armée française écrase les soldats d’Henri VI d’Angleterre, qui sont mal préparés. Cette victoire sans appel marque un tournant dans la guerre et donne naissance à l’expression « mettre la Patay », dont l’orthographe se transforme au fil des siècles…
Direction la Loire-Atlantique et Nantes pour parler d’une expression que l’on utilise lorsqu’on a trop bu d’alcool… Mais alors vraiment trop !
Pourquoi « beurré comme un Petit LU », me direz-vous ? En argot, on dit d’une personne ivre qu’elle est bourrée ou beurrée. Et au XIXe siècle, la société Lefèvre-Utile (LU pour les intimes) de Nantes s’est fait connaître pour ses biscuits au beurre, les Petit LU, d’où le rapprochement sous forme de plaisanterie.
François Rabelais était un des plus grands écrivains de son temps. Certaines phrases ou situations trouvées dans ses écrits sont devenues des expressions que l’on utilise encore aujourd’hui…
Citons le mouton de Panurge, qui désigne un suiveur, quelqu’un qui suit le mouvement sans se poser de questions, sans exercer son sens critique ou le repas pantagruélique ou gargantuesque, qui renvoie à l’appétit énorme de Pantagruel et de Gargantua, deux personnages de Rabelais.
Une petite dernière pour la route, avant que « le temps s’abernaudisse » et qu’il « tombe un agat d’iau » ? Bah oui, avant que le temps se couvre et qu’il tombe une averse ! Ce serait bête d’être trempé lors de votre prochain séjour en Val de Loire, parce que vous n’avez pas compris une phrase ! 😉
Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les partager avec nous… Allez les gâs, à la r’voyure !
Crédits photos :
© OT de Loches, © Château de Meung-sur-Loire, © Nicotripbzh, (cc) Geird Eichmann