On peut vous aider ?
L’inauguration a débuté par un discours de présentation de Jean d’Haussonville, le Directeur Général du Domaine national de Chambord. Ce dernier nous a par la suite accordé un entretien afin de préciser les enjeux derrière cette restauration.
La découverte des cuisines se fait en deux temps. Le visiteur pénètre d’abord dans un vestibule, une antichambre de la salle principale qui présente l’histoire des lieux, et leur évolution. D’un côté de la pièce, une vitrine expose différents ustensiles et récipients d’époque, certain intacts, beaucoup ébréchés, recollés ou percés, quand ce ne sont pas de simples fragments permettant de se faire une idée de l’objet originelle. La plupart provient de fouilles effectuées dans les latrines du Château. Ces « trésors » permettent vite de se rendre compte du travail minutieux exigé par la remise en état des cuisines. « Nous sommes très contents d’avoir restaurer ces cuisines, parce qu’elles permettent de comprendre la vie à Chambord. Cela s’adresse à tous les visiteurs, petits et grands. Nous l’avons fait avec beaucoup de rigueur scientifique, et le résultat est beau ! », s’enthousiasme Jean d’Haussonville.
La visite se poursuit par le clou du spectacle : la pièce principale.
Différents éléments s’offrent aux yeux du visiteur : l’impressionnant foyer de la cheminée aux proportions gigantesques, la hauteur sous plafond démesurée, les poutres apparentes et massives, l’épaisseur des murs, les proportions des lieux, … Difficile de rester insensible face à la majestuosité de ces cuisines !
La batterie rutilante, prêtée gracieusement par le Mobilier National et arborant cette couleur cuivrée caractéristique, s’inscrit parfaitement dans le décor et permet au visiteur de se faire une idée d’autant plus précise de la frénésie qui devait régner ici-bas ! « Il fait penser à des peintures du XVIIIème siècle », avance même le Directeur Général ! Outre la remise en état des lieux à proprement parler, celui-ci insiste également sur le travail effectué sur le mobilier et les ustensiles, comme la reconstitution de certains meubles par le menuisier du Domaine à l’aide de merisiers du Parc ! « C’est aussi l’occasion d’un vrai partenariat avec le Mobilier National, qui fournit l’Elysée, Matignon, les Ministères, etc., et fait des dépôts de meubles ici à Chambord. »
Jean d’Haussonville nous a également confié son attachement, teinté de fierté, pour cette nouvelle pièce restaurée. « C’est un endroit qui est chaleureux, j’aime bien cette pièce ! Une partie du donjon était désaffecté, servait de débarras. Ce n’est pas bien, dans une grande Maison comme Chambord, d’avoir des parties qui sont délabrées ! Aujourd’hui tout le rez-de-chaussée est en ordre, propre, ouvert au public ou aux groupes, il est rangé et en état de conservation. Nous sommes fiers de ça ! C’est une fierté collective aussi pour le personnel ! »
My Loire Valley s’est également réjoui d’apprendre que ces cuisines ne devraient pas seulement servir de lieu d’exposition ! Des projets d’évènement prenant place dans l’impressionnante pièce de 80 m² seraient en discussion avec Christophe Hay, du restaurant La Maison d’A Côté. « Nous avons la chance d’avoir un chef étoilé juste à côté de chez nous ! Il y a une gastronomie en Val de Loire, il faut la mettre en avant. La cuisine française, le repas à la française font désormais partie du Patrimoine immatériel de l’Unesco. C’est un vrai combat pour la Vallée de la Loire aussi. Et l’idée que Chambord participe, d’une manière ou d’une autre au repas à la française, c’est important ! »
Monsieur d’Haussonville poursuit : « Venez à Chambord en ce moment, il y a des chantiers qui se déroulent sous les yeux des visiteurs ! » Il faut reconnaître que Chambord vit actuellement une période de vaste réaménagements, et aucun secteur n’est épargné ! Avec l’arrivée de l’été est prévue l’ouverture au public de la nouvelle halle d’accueil, les parkings requalifiés et la place du village, ou encore la grande promenade et notamment les deux étangs des Bonshommes et de la Faisanderie.
« Ensuite si nous y parvenons, ce serait la structure des Jardins à la Française, les six hectares et demi et l’axe d’un kilomètre et demi, en Novembre. Pour cela, nous cherchons encore 3 millions d’euros, donc n’hésitez pas à donner, si vous voulez être mécène de Chambord ! » Jean d’Haussonville nous rappelle en effet que tous les Châteaux de la Loire ont leur jardin. « Chambord a eu son jardin pendant deux siècles, donc l’idée c’est de restituer ce jardin, disparu au XXème siècle, pour montrer le Château d’une manière encore plus belle et inciter nos visiteurs à s’arrêter, et contempler ! »
Quelque chose nous dit qu’effectivement, nous ne risquons pas de nous lasser d’admirer Chambord avant très, très longtemps !
Crédits photos : Kevin Salibur, Jérôme Richard
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