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Le Cadre Noir est un corps de cavaliers d’élite français, instructeurs à l’Ecole nationale d’équitation. Le Cadre Noir est situé à Saumur près de Maine-et-Loire. La doctrine de cette école placée dans le Val de Loire est “le cheval calme, en avant, et droit”, cette dernière a été fixée par le général L’Hotte au cours du XIXème siècle.
Le nom de Cadre noir doit son origine aux guerres napoléoniennes. En effet, à l’époque, les cadres étaient l’ensemble des gradés en charge de l’encadrement des troupes. Les cavaliers formés à Saumur, portaient à partir de 1876, un uniforme sombre aux tons bleus. Ils étaient donc surnommés le “Cadre bleu”. Par la suite, en 1898, le chef d’escadrons de Contade décide de changer la tenue afin d’imposer le noir. Par la même occasion, le nom “Cadre Noir” s’impose alors comme nom d’usage. L’école prit ce nom comme nom officiellement en 1986.
Philippe Duplessis-Mornay fut missionné à la fin du XVIème siècle par Henri IV, pour fonder à Saumur une “université Protestante” afin d’y établir une académie d’équitation. Dirigée par Monsieur de Saint-Vual, l’académie reçoit des étudiants des régions voisines, mais aussi d’Allemagne, d’Angleterre et d’Hollande.
Suite à un changement de direction, et à une concurrence très difficile avec les Grandes écuries du Château de Versailles et des Tuileries, l’académie ferma faute d’élèves.
Il faut attendre l’époque de Louis XV, après les défaites de la cavalerie française lors de la guerre de Sept Ans, pour que le roi demande au duc de Choiseul de réorganiser toute la cavalerie française. Après de nombreuses modifications structurelles dans tout le pays, les carabiniers affectés à Angers étaient rapidement déplacés par l’évêque, Monseigneur Arnaud, à Saumur. Ainsi, on compta pas moins de 300 carabiniers à Saumur en 1763.
Les méthodes d’enseignement des carabiniers à Saumur connaissent un réel succès. Ce qui incite le duc de Choiseul à obliger toutes les autres écoles à adopter les techniques Saumuroises dès 1766. Après une époque que l’on peut décrire “d’apogée” pour l’école de Saumur. Cette dernière connaîtra des temps difficiles à cause des conspirations et des guerres de l’Empire, si bien que malgré des changements importants opérés par Versailles puis par Napoléon 1er, Louis XVIII décidera de faire fermer l’école le 1er août 1814 par décret.
Quatre mois plus tard, c’est le début de la reconstitution de l’Empire. Louis XVIII crée l’Ecole d’instruction des troupes à cheval. C’est au milieu de l’année 1815 que la nouvelle école ouvre ses portes, avec le général Levesque de La Ferrière pour la diriger. Six ans plus tard, la conspiration du général Berton touche l’école, un incendie a lieu, des sous-officiers y perdent la vie en aidant des civils. Une quarantaine de sous-officiers sont arrêtés ainsi que le dirigeant de l’école, le Maréchal Gentil-Saint-Alphonse. Suite à ce scandale, l’école de Versailles reprend la main en 1823. C’est seulement deux ans plus tard, que Charles X relança l’école de Saumur sous le nom d’Ecole royale de cavalerie, avec pour responsable le général Oudinot.
En 1864, Alexis L’Hotte arriva comme écuyer en chef. Il prit la décision d’interdire le travail de haute école, excepté pour ses chevaux personnels. Son objectif était de former prioritairement des cavalier et des montures aptes au combat. Ainsi, l’année suivante, la Société hippique française fut ouverte ce qui marqua la naissance de l’équitation en tant que sport. Par la suite, l’école de Saumur s’orienta encore davantage sur les pratiques sportives et en extérieur. Ainsi que les compétitions équestres au début du XXème siècle, ces dernières faisant l’objet d’ailleurs d’une récente introduction aux Jeux Olympiques à l’époque.
Les cavaliers de Saumur se sont par la suite illustrés dans trois disciplines : le saut d’obstacles, le dressage et le concours complet d’équitation. Toutefois, la Première Guerre mondiale aura des conséquences très négatives sur l’école. En effet, il y aura dissolution suite aux détachements de plusieurs officiers.
La réouverture se fera en décembre 1918, mais il y a de très importants travaux à réaliser. En effet, l’école a servi de baraquements à des artilleurs américains. De plus, les écuries sont insalubres, sans évoquer l’une des carrières qui est devenue un stade. Dix mois ont été nécessaire pour remettre en état l’Ecole. Après les travaux, elle abrite 450 chevaux, la tunique fendue noire devient la nouvelle tenue officielle de l’école. Le directeur de l’époque, Wattel, souhaite également que le travail des écuyers soit davantage montré, ainsi il multiplie les sorties du Cadre noir. Un centre de préparation aux épreuves sportives est créé, trois ans plus tard, ce qui donne un nouvelle orientation plus moderne et sportive.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les 800 chevaux de l’école partent à nouveau faire la guerre. A partir de novembre 1942, l’établissement est divisé en deux. D’un côté , Le Manège, où il y a les cavaliers sportifs et non militaires. Ce dernier est maintenu suite à des négociations sous le nom “Ecole nationale d’équitation” sous la responsabilité du commissariat aux sports. Toutefois, il est déménagé au Carrousel de Fontainebleau. De l’autre côté, l’Ecole de cavalerie à Saumur devient une prison. Tandis que le bâtiment où il y avait le manège, devient un garage.
Suite à la libération en 1944, c’est le colonel Préclaire qui rouvre l’Ecole le 1er janvier 1945, sous le nom “Ecole d’application de l’arme blindée et de la cavalerie”. Toutefois, les débuts sont difficiles, les effectifs ont été divisés par trois, passant de 1 200 chevaux avant la guerre à seulement 400 lors de la réouverture.
De l’après-guerre jusqu’aux années 70, Saumur n’est plus une école d’équitation comme Versailles ou Vienne, mais une école de cavalerie afin de s’entraîner à des fins militaires. C’est en 1968 que le Cadre noir devient civil. Quatre ans plus tard, un décret est réalisé afin de créer l’Ecole nationale d’équitation. Cette nouvelle école, rattachée au ministère de la Jeunesse et des Sports, forme les cadres enseignants d’équitation.
Quelques années plus tard, l’existence du Cadre noir est remis en cause ce dernier étant jugé “anachronique, inutile et trop coûteux”. Après de nombreux échanges, il est décidé de conserver l’école.
En 1984, l’arrivée des deux premières femmes au Cadre noir montre une ouverture de l’école et une volonté de se moderniser. Ainsi, Florence Labram et Mireille François sont les deux premières femmes à pouvoir suivre l’enseignement du Cadre noir.
L’année 1986 est une des années les plus importantes dans l’histoire récente du Cadre noir. En effet, c’est le 21 janvier de cette année que le nom apparaît pour la première fois dans un document officiel.
Aujourd’hui, l’école du Cadre noir fait partie de l’Institut français du cheval et de l’équitation, l’établissement est décrit comme “un ensemble de corps enseignant de l’école nationale d’équitation”. L’UNESCO a inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, l’équitation de tradition française, cette dernière étant principalement exercée au Cadre noir.
L’établissement regroupe l’ensemble des professeurs de l’Ecole nationale d’équitation. Ce sont de véritables experts dans une ou plusieurs disciplines, la mission principale des écuyers est de transmettre un savoir technique et théorique dans une ou plusieurs disciplines. Les écuyers doivent aussi dresser et maintenir en état performant les chevaux. Ces derniers étant présentés dans la Reprise de Manège ou dans celle des sauteurs, ainsi que dans les compétitions nationales et internationales. Leur dernière mission majeure est également de préparer les chevaux qui leur sont confiés pour la formation des élèves.
Pour plus d’informations : www.cadrenoir.fr
Crédits photos :
©jmbaud74, Eatmylens, Alain Laurioux (CC), Laurent Vilbert