On peut vous aider ?
Raphaël est depuis 12 ans chef animalier à la Vallée des Singes et trésorier de l’association Conservatoire pour la protection des primates. Découvrez son métier et son engagement pour la préservation des espèces.
Je m’appelle Raphaël Beguet, je suis soigneur et chef animalier à la Vallée des Singes depuis 12 ans. Sur les dix secteurs du parc, je travaille essentiellement sur deux d’entre eux, à savoir la partie Amérique du Sud et Afrique. En tant que chef animalier, je participe à l’organisation des interventions vétérinaires, des commandes de nourriture et de fournitures, des travaux communs et à la gestion des éventuels problèmes sur le site.
Je suis également trésorier de l’association Conservatoire pour la protection des primates, au sein de laquelle j’aide à la prise de décisions sur les nouveaux projets à soutenir, à l’organisation des événements au sein du parc et à la gestion des bénévoles de l’association.
La Vallée des Singes est un parc animalier qui est singulier dans sa manière d’accueillir les primates par rapport à d’autres parcs en France. Les enclos sont très vastes et sauvages, pour se rapprocher des milieux naturels habituellement habités par les singes. Les enclos constituent de véritables écosystèmes, où pousse une végétation plutôt locale.
La Vallée des Singes est le seul parc zoologique en France à accueillir une très grande diversité d’espèces de primates.
Ma double casquette de soigneur et de chef animalier m’impose des activités constamment variées. Mais en général, dès le matin, je vais voir comment vont les singes, je vérifie leur état, mais aussi l’ambiance du groupe social afin de prévenir les conflits. Les premiers nourrissages viennent compléter l’observation.
Nous sommes également amenés à nettoyer les loges, puis à préparer la distribution de nourriture. Lorsque le parc est ouvert aux visiteurs, nous profitons des nourrissages qui se déroulent en public pour présenter les espèces et sensibiliser les personnes aux menaces qui pèsent sur les singes et proposer des solutions.
Non, il n’y a pas de raison particulière puisque j’ai déjà eu l’occasion de travailler avec des lions, des girafes, etc. Mais j’avoue avoir un faible pour les groupes sociaux, que je trouve fascinants. Dans ma volonté de réaliser ce métier sur le long terme, c’est très stimulant au quotidien.
Je suis vraiment tombé amoureux de ce site, qui est un endroit à part dans le monde de la captivité et qui ne laisse pas les visiteurs indifférents.
Avec les singes, il y a cette facilité à se comprendre par rapport à d’autres espèces, car nous nous ressemblons sur beaucoup de points.
L’association Conservatoire pour la protection des primates a été créée en même temps que le parc, en 1998, puisque nous travaillons avec des animaux en captivité non européens.
Aider les animaux sur le terrain, en passant par la sensibilisation des publics aux causes et aux solutions pouvant être trouvées est une mission indispensable que mène le parc.
Aujourd’hui, le public aide l’association à récolter des fonds qui sont reversés aux 13 projets soutenus par le Conservatoire dans le monde entier. À notre échelle, nous sommes fiers d’avoir redistribué 80 000 € aux projets sur le terrain.
C’est très appréciable de côtoyer ces animaux d’aussi près, d’autant plus que c’est un luxe de nos jours de travailler en extérieur. J’aime avant tout le côté proximité, à la fois avec les singes, mais aussi avec le public, avec qui il est très plaisant d’échanger.
Un jour, nous avons accueilli parmi les chimpanzés une femelle qui n’avait jamais connu ni l’extérieur ni les arbres. Elle était très excitée lors de sa première sortie dans son nouvel habitat. La découverte des orties et des ronces l’avait beaucoup perturbée et l’a amenée à se réfugier sur une fausse non végétalisée. Elle a hurlé pour prévenir les autres chimpanzés d’une menace.
Un mâle est venu vers elle, sans trop l’approcher afin qu’elle se déplace d’elle-même. Lorsqu’elle s’est décidée à venir vers lui, le chimpanzé mâle l’a pris par l’épaule pour lui faire découvrir l’île en toute sécurité, en évitant les orties et les ronces.
Depuis, cette femelle fait ses propres nids dans les arbres et mange beaucoup de végétation. Dans ce métier, nous voyons l’évolution et l’apprentissage de chacun et c’est quelque chose de magnifique.
Votre espèce préférée…
C’est très compliqué pour moi de choisir, j’aime un peu tout. En travaillant avec une certaine espèce, on s’y attache forcément. J’ai quand même un faible pour les atèles à ventre blanc et les chimpanzés, même si j’aime aussi beaucoup les titis. Les individus les plus anciens sont aussi les plus attachants puisqu’ils ont une histoire. Je pense à une femelle titi très âgée, qui a subi plusieurs opérations et qui a désormais une super vie sur son territoire.
Un endroit du parc que vous préférez…
Le territoire 17, où sont regroupés les petits singes, est selon moi le plus abouti du parc pour les espèces qui y vivent. Il est très vaste et compte une grande diversité de plantes où les singes évoluent.
Un grand merci à Raphaël Beguet !
Raphaël sera ravi de vous accueillir à la Vallée des Singes pour partager ses connaissances sur les primates.
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©La Vallée des Singes